a) Définition
L'organisation mondiale de la santé (O.M.S) donne la définition suivante de la toxicomanie :
(du grec : toxikon, « poison » et mania,
« folie ») désigne une dépendance physique et psychologique d'une ou
plusieurs substances toxiques (analgique, stimulants et autres
psychotropes) sans justification thérapeutique.
Il est actuellement
question d'addiction au pluriel , car les pratiques de consommation ont
évolué du côté des
polytoxicomanies (alcool, médicaments, drogues diverses, synthétiques ou
naturelle, etc.). Les usages évoluent vers un besoin incontrôlable de
continuer à consommer le produit, accompagné d'accoutumance de
dépendance puis une déchéance pouvant aller jusqu'à la mort.
b) Origine
L'arsenal classique du drogué comporte quatre sources de produits dans
l'absorption par voie orale, par injection ou par inhalation est à
l'origine de la toxicomanie :
- le pavot qui produit l'opium et ses dérivés : morphine, héroïne, dont l'utilisation entraine une dépendance physique grave ;
- les hallucinogènes (dont le plus connu est le (L.S.D) qui sont soit d'origine végétale (certains
champignons, soit synthétiques ;
- cannabis (chanvre indien, marijuana, kif, etc).
- certains médicaments : amphétamines, barbituriques...
Mais la lutte entreprise à l'échelle mondiale contre la toxicomanie a
rendu difficile, et souvent aléatoire, l'approvisionnement des drogués
en ces produits. Aussi, piaillent-ils actuellement souvent cela par
l'emploi de mélanges dont les éléments varient selon l'inspiration du
moment et les ressources des produits chimiques, industriels ou
pharmaceutiques offertes. Les recensements précis de ces divers mélanges
est évidemment impossible à réaliser.
c) Conduite à tenir
Le secouriste peut se trouver confronté à un drogué. Il doit penser à
la drogue devant tout état comateux chez un adolescent ou un adulte
jeune, et sauf indication d'une cause évidente.Il n'en est pas question
pour lui d'entreprendre une action de soins, le traitement ne pouvant
être qu'une cure de désintoxication en milieu hospitalier.
Cependant, certaines intoxications (barbituriques en particulier, mais
aussi dérivés de l'opium) aboutissent dans leur phase finale au coma et
là, le secouriste peut avoir un rôle à jouer en pratiquant une
assistance ventilatoire d'urgence.
La
victime présente en effet, d'abord un état ressemblant à l'ivresse ;
quelques vomissements apparaissent, en général une demi-heure après
l'absorption du produit. L'association de l'état ébrieux et des
vomissements simule de façon frappante l'ivresse alcoolique et il n'est
pas rare que la confusion soit commise. Puis le sujet entre dans un
coma, de plus ou moins profond. Il est complètement inerte et ne répond à
aucune sollicitations. Le visage est congestionné, les sueurs
abondantes, la ventilation lente et ronflante, la température abaissée.
La conduite à tenir est la même que pour les intoxications par barbituriques :
- maintenez la victime éveillée. Parlez-lui. Donnez-lui du café fort, sauf si elle est sans connaissance ;
- si elle est dans le coma, maintenez la liberté des voies aériennes, mettez en œuvre une ventilation
artificielle si nécessaire et placez-le en position latérale de sécurité (P.L.S) ;
- surtout faites assurer au plus vite son transport à l'hôpital ou
mieux au centre anti-poison le plus proche, après avis médical.
Le secouriste doit savoir que les hallucinogènes - notamment le L.S.D -
provoquent, à faible dose, des nausées, des vertiges, des troubles de
la vision, de la perception du temps et de l'espace, parfois même une
tendance au suicide ou à l'agressivité et à forte dose, une dépression
des centres respiratoires qui rend nécessaire l'assistance ventilatoire
avec transport d'urgence à l'hôpital.
Le secouriste
doit savoir que la cure de désintoxication qui suivra est entièrement
gratuite. Il doit , s'il connaît la victime, l'y inciter très fortement.