Avant de partir, le chef de garde doit s'assurer que les secours ont
été envoyés conformément aux règles définies, au titre II de la 1ère
partie. Si à l'adresse indiquée existe un établissement répertorié, il
se munit du dossier correspondant. Dans tous les cas où il s'agit d'une
intervention particulière, il se réfère aux
documents s'y rapportant.
Sur les lieux de l'intervention, le chef de garde a l'initiative
absolue des mesures à prendre et des moyens à engager. Il a le devoir de
demander immédiatement les moyens supplémentaires qui lui sont
nécessaires.
La demande est faite
immédiatement, sans attendre d'être en possession des renseignements et
avant même la mise en œuvre des premiers secours. Elle est transmise par
radio, éventuellement par procédure prioritaire. Il se conforme aux
règles précisées au § 1.3 de l'annexe 1. (Messages).
En présence de tout accident corporel et dans l'intérêt même des
victimes, en particulier d'un accident du travail, il doit faire
prévenir immédiatement la police ainsi que l'inspection du travail, le
cas échéant.
Il doit renvoyer ou arrêter au plus tôt les secours qu'il estime inutiles.
Au cours de l'intervention, le chef de garde a le droit et le devoir de
pénétrer dans les locaux où il juge nécessaire d'intervenir même s'il y
a refus de la part des occupants, pour la reconnaissance, les
sauvetages, les établissements ou l'attaque et les opérations de
protection.
Cependant, dans les ambassades,
légations et consulats, il ne pénètre qu'avec l'assentiment du chef de
la mission ou du personnel placé sous ses ordres et le représentant.
Dans les palais nationaux ayant un commandement militaire, il doit se
mettre, autant que possible, en rapport avec le commandant militaire.
En cas d'urgence, il peut faire ouvrir les portes des locaux voisins de
l'incendie. Dans le cas où il n' y a pas urgence, s'il rencontre de la
résistance, de la part des habitants, il fait appel au concours du
commissaire de police.
Le chef de garde fait
évacuer les locaux menacés. Après avoir reçu, s'il y a lieu, les
renseignements recueillis par les chefs d'agrès déjà sur les lieux, il
donne ses ordres tout en continuant sa reconnaissance.
Il fait aérer tous les locaux et emploie au besoin les moyens de
ventilation ; cette dernière précaution est indispensable quand on
redoute des gaz irrespirables ou explosibles. Dans ce cas, il s'assure
au préalable que la cause a disparu.
Il
examine tous les endroits qui ont été plus ou moins exposés au feu ,
principalement les caves, greniers, planchers, plafonds, faux plafonds,
gaines et combles. Il fait sonder les parties en bois.
Le transport à l'hôpital ou le maintien sur place des blessés sont
décidés par le médecin-régulateur tenu informé des conditions dans
lesquelles évolue la situation.
Le personnel
et le matériel sont renvoyés dès qu'une reconnaissance approfondie
permet de juger qu'ils ne sont plus utiles.
L'extinction achevée, le chef de garde signale au commissaire de police les dangers que peuvent
présenter
les immeubles atteints par le feu et la nécessité de procéder à des
travaux d'étaiement dépassant les possibilités de la brigade. Il désigne
un endroit de dépôt pour les tuyaux mouillés et, en général, pour le
matériel laissé sur le lieu de l'incendie
Il n'ordonne que les délais strictement nécessaire à l'extinction complète.
Lorsque le laboratoire central de la préfecture de police est
demandé, l'extinction complète doit être obtenue sans déblai ou par un
déblai sommaire.
Si des amas de décombres
peuvent cacher un foyer qui couve (par exemple dans les feux de dépôts
de chiffons, de papiers, etc.). Il réclame au commissaire de police leur
enlèvement par une entreprise spécialisée, lorsque les travaux à
entreprendre dépassent les attributions normales de la brigade.
En principe, il quitte les lieux de l'intervention quand les opérations
actives sont terminées ou lorsqu'il a été relevé. Auparavant, il
procède à une visite minutieuse de tous les tenants et aboutissants du
feu, des communications de toute espèce, soit à à l'intérieur des locaux
incendiés, soit dans les maisons avoisinantes où l'action du feu et de
l'eau répandue nécessiterait de prendre des mesures.
Quand il le juge nécessaire, il laisse un service de surveillance et
fait commander des rondes après le départ des secours.
Lorsqu'un service de surveillance est installé, le chef de garde en
conserve la direction ; il le réduit au fur et à mesure des possibilités
et ne le supprime qu'après avoir acquis personnellement la certitude
que tout danger a disparu. Il rend compte par message des rondes au feu
et de leur résultat.
Au retour de
l'intervention, le chef de garde se conforme aux règles définies a
l'annexe IV (opérations à effectuer au retour des interventions).
Lorsqu'il a constaté des anomalies ou des particularités de nature à
intéresser le bureau prévention, il les signale dans son message de
rentrée.