I -
DÉGAGEMENT D'URGENCE
Le dégagement d'urgence est réalisé en principe par un secouriste
qui travaille seul, car il ne faut pas exposer plusieurs personnes à un
danger réel ; cependant les autres membres de l'équipe
doivent assurer la protection de l'intervenant et de la victime et
préparer la suite de l'intervention.
A) -
SITUATION DANS LESQUELLES UN DÉGAGEMENT EN URGENCE S'IMPOSE
Le danger et la nécessité du dégagement doivent être évalués en quelques secondes par exemple :
- victime visible de l'extérieur, se trouvant dans un local enfumé ;
- victime menacée par un éboulement ou un effondrement, une coulée de boue, la montée des eaux ;
- victime se trouvant dans un véhicule commençant à prendre feu ;
- victime gisant sous un véhicule ou un obstacle surbaissé ;
- victime allongée sur une route à grande circulation.
B) -
TECHNIQUES.
Dans les trois premières techniques décrites, le secouriste
intervenant marche à reculons : il doit donc repérer le bon trajet de dégagement d'urgence en s'approchant de la victime.
1°
TRACTION PAR LES CHEVILLES.
Le secouriste saisit la victime par les chevilles et la tire le plus
rapidement possible sur le sol, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr ;
les pieds de la victime sont à la hauteur des genoux du
secouriste (fig. E3 - 1).
Cette méthode ne permet pas de monter ni de descendre un escalier.
2°
SAISIE PAR LES POIGNETS.
Le secouriste se place derrière la victime :
- s'assied, passe ses bras sous les aisselles de la victime, croise le bras de celle-ci et saisit les poignets (main
droite du secouriste pour poignet gauche de la victime et main gauche du secouriste pour poignet droit de la
victime (fig. E 3 - 2).
- puis il tire la victime à reculons jusqu'à ce qu'elle soit en
sûreté et la dépose à terre en maintenant la dépose à terre en
maintenant la L...A. S.
Cette méthode permet de monter et de descendre un escalier, avec grande prudence.
3°
DÉGAGEMENT D'UN VÉHICULE
Fig. E - 3
Le secouriste, après avoir détaché ou coupé la ceinture de sécurité :
- s'accroupit à hauteur du siège du véhicule ;
. une main passée sous l'aisselle la plus proche, maintien le menton (sans appuyer sur le cou).
. l'autre main, passée sous l'autre aisselle, saisit soit la ceinture de la victime, soit le poignet opposé, soit l'aisselle
- se dégage en se redressant, tire la victime hors de la zone de danger ; la tête de la victime est toujours maintenue
jusqu'au sol (fig. E3-4).
4°
CUILLER A 3 OU 4 ÉQUIPIER
Ces méthodes ne doivent être utilisées qu'à titre exceptionnel,
lorsque les autres méthodes de dégagement d'urgence sont absolument
impossibles, car elles exposent plusieurs équipiers. Elles sont
décrites dans la fiche E4 "Relevage").
5°
TRACTION SUR LE SOL AVEC UN "ÉQUIPIER RELAIS"
Cette technique exceptionnelle, permet de tirer une victime gisant
sous un camion (par exemple un camion immobilisé) et accessible par la
tête ou les pieds. Elle nécessite la hauteur
suffisante pour qu'un équipier puisse se glisser sous l'obstacle le
calage du véhicule ou de l'obstacle sera réalisé préalablement chaque
fois que nécessaire.
Cet équipier ("le relais ") muni de vêtements et gants, rampe sous l'obstacle et aborde la victime :
- soit par les pieds : il saisit la victime par les chevilles ;
- soit par la tête : il ramène les poignets de la
victime sous sur la poitrine de celle-ci, puis engage ses propres
avant - bras sous les aisselles du blessé, la tête de celui-ci calée sur une de ses épaules ; le secouriste
saisit
alors les poignets de la victime ou un poignet et la ceinture ou bien les aisselles.
Un ou deux autres équipiers saisissent les chevilles de l'équipier
"relais ; lorsque ce dernier dit Tirez, l'ensemble équipier + "relais +
victime " est tiré de dessous l'obstacle,
C)
APPLICATION DES TECHNIQUES AUX SITUATIONS
* Victime allongée sur la route : il est préférable d'utiliser la traction par les chevilles.
* Victime visible dans une pièce enfumée ou menacée d'éboulement ou d'effondrement :
- traction par les chevilles sur sol ne présente pas d'obstacle ;
- saisie par les poignets dans les autres cas (escaliers, éboulis).
Dans une pièce enfumée le secouriste s'efforcera de retenir sa respiration pendant la manoeuvre.
Si le local est en feu, le dégagement doit être effectué par les
sapeurs-pompiers ; s'il y a risque d'explosion, ne pas provoquer
d'étincelles l'interrupteur, sonneries, téléphone).
* Victime sous un camion, un wagon, un obstacle surbaissé traction sur le sol + équipier + relais ".
* Victime contre un mur qui menace de s'effondrer, gisant sous un marchepied ou un rebord de quai : cuiller à 3 ou 4,
selon le poids de la victime et la facilité du terrain, exceptionnellement, seulement si aucune autre manœuvre n'est
possible.
LES TECHNIQUES DE DÉGAGEMENT EN URGENCE DÉCRITES DANS CE PARAGRAPHE SONT DANGEREUSES ET
NE DOIVENT ÊTRE UTILISÉES QUE POUR SOUSTRAIRE UNE VICTIME
A UN DANGER VITAL, RÉEL ET IMMÉDIAT.
II -
POSITION D'ATTENTE.
A)
RÈGLES GÉNÉRALES :
Le blessé doit être placé le plus tôt possible dans une position
adaptée à son état d'abord sur le sol, puis lors de la mise sur le
brancard.
En règle générale, le corps du blessé doit être horizontal.
De plus, il faut éviter les changements de position, en particulier
lorsque les membres inférieurs ont été relevés ; la même position sera
adoptée pour l'attente et l'installation sur le
brancard, celui-ci maintenu, dans tous les cas, horizontal.
B) POSITIONS EN FONCTION DE L’ÉTAT DE CONSCIENCE
DE LA NATURE DE LA LÉSION ET DE L’ÉTAT DE LA VICTIME.
1°
VICTIME INCONSCIENTE OU EXPOSÉE A LE DEVENIR ET QUI VENTILE.
La victime est inconsciente ou, par exemple, somnolente, réagissant faiblement :
- la placer le plus tôt possible en position latérale de sécurité (P.L.S) :
traumatisme crânien, victime inconsciente, qu'elle qu'en soit la cause réelle ou supposée.
La mise en position latérale de sécurité est une action qui peut
être dangereuse chez le traumatisé de la colonne vertébrale, mais la
liberté et la protection des voies aériennes sont
prioritaires.
Le moniteur insistera donc sur la nécessité d'éviter toute
manipulation brutale et sur le respect de la technique décrite : mise en
P.L.S à à 3 équipiers, dont les mouvements doivent être
parfaitement synchronisés.
Une fois la rotation sur le côté terminée.
- couvrir la victime ;
- assurer une surveillance : conscience, ventilation, circulation, jusqu'à l'arrivée des secours médicalisés.
Lorsqu'un membre inférieur présente un signe de fracture, c'est du
côté du membre blessé que l'on tournera la victime ; l'équipier qui
tient la cheville, maintiendra le membre dans l'axe, pendant
toute la manœuvre, en suivant parfaitement le mouvement, puis
s'occupera du calage de la tête, du corps et des membres.
Faut-il mettre en P.L.S avant ou après avoir appareillé une fracture de membre ?
La séquence sera déterminée par :
- la nature de la fracture, l'importance du déplacement, l'association d'une plaie, la présence d'une complication
vasculaire ou nerveuse ;
- la possibilité technique d'assurer une liberté et une protection
des voies aériennes supérieures efficace ( bascule de la tête, élévation
du menton, aspiration).
2°
VICTIME CONSCIENTE :
- dans le cas général, le blessé doit être allongé sur le dos horizontalement et couvert.
- dans les cas d'hémorragie importante, de détresse circulatoire, de plaie de l'abdomen : on installera le blessé sur le
dos, corps horizontal, membres inférieurs surélevés ; en cas de
garrot, le membre garroté doit rester visible ; il ne faut
cacher un garrot sous une couverture ;
- un blessé du thorax ou un malade présentant une gêne ventilatoire seront installés demi-assis ou couchés sur le côté
blessé, tête et épaule surélevées (en réalité, le blessé indique
lui-même celle de ces deux positions où " il se sent le moins mal" ;
c'est également la position pour les
victimes d'inhalation de gaz et vapeurs toxiques entraînant une gêne
respiratoire, s'ils sont conscience.