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vendredi 18 janvier 2013

Société Traditionnelle Africaine et Droit


          La plupart des auteurs (historiens, ethnologues, sociologues...) s'accordent sur un certain nombre de traits communs aux sociétés traditionnelles africaines, essentiellement à l'époque pré-coloniale.

 Du point de vue de l'organisation politique, elles se présentent sous forme de groupement hiérarchisés mais non discriminatoires, ayant à leur tête un chef entouré de notables et de griots ; les autres membres de la communauté se répartissent en classes professionnelles (forgerons, éleveurs, agriculteurs) et en classes d'âge (vieillards, jeunes...), deuxième lieu, en (agriculteurs) en l'absence d'écrit, les membres communiquent entre-eux oralement, d'où l'importance accordée à la parole et aux instruments de communication auditive (tam-tam, balafon...). Ces sociétés profondément religieuses, à cause de leur croyance à la cosmogonie de l'au-delà, attachent une importance capitale à l'être humain, qui doit vivre en harmonie avec son groupe, l'esprit communautaire l'emportant sur l'individualisme.



          Tous ces traits dominants des cultures africaines ont marqué d'une empreinte indélébile les conceptions juridiques en vigueur. En effet, les droits traditionnels africains traduisent très fortement le mode de vie la façon d'envisager les rapports sociaux, bref toute la civilisation des milieux traditionnels.



          D'abord, ce sont des droits qui ont un aspect communautaire. L'individu n'y a de droits et d'obligations qu'à l'intérieur de son groupe. Lui même et le groupe sont complémentaires. Ce sont des droits dominés par la tradition orale et l'empirisme de caractère religieux.



          Enfin, dans leur mécanisme de mise en œuvre, les droits africains sont essentiellement des systèmes juridiques de protection et de réhabilitation de l'homme, la répression étant exceptionnelle. D'où la place centrale accordée au dialogue et, à la réconciliation par le biais de la palabre.



          Et malgré la diversité des traditions juridiques africaines de nombreux auteurs, le cas de Cheikh Anta Diop sont parvenus à démontrer l'unité conceptuelle de celles-ci dans le cadre de l'unité culturelle des peuples habitant l'aire islamo-sahélienne et l'espace subsaharien.



         C'est dans ce contexte précis que sont nées et sont développées les différentes conceptions humanitaires, dont la question de l'existence relève désormais des querelles byzantines.


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